Matin de brume
J'allais le long des dunes,
Aux heures creuses du matin,
Où l'odeur des vagues
Me ramène vers toi, mon amour
Au sable encore humide,
Le vent caressant ma peau...
Et l'aube a à peine ouvert les yeux,
Au bord du crépuscule,
Je vois mon petit village
Au loin qui s'éveille,
Dans la rosée du matin.
Descendant vers le port,
Tant de marins
Vont rejoindre leur bord,
Traversant les nageoires de l'océan
Dans leurs vieux gréements,
Si attachés à leurs bateaux,
Avec leur sourire si grand
Et leur casquette de travers,
Un peu trop face au vent,
Tenant le cap droit devant,
Traversant l'Atlantique,
Bercés par les vagues,
S’en allant nonchalants
Sur leur bateau d'infortune,
Chargeant leurs victuailles
Aux écailles en éventail
Dans les fonds de cales,
Chargeant leurs poissons
Pris aux filets et posés dans les parages,
Les poissons essayant de s'échapper,
Le bruissement de l'eau
Qui ruisselle sur les versants
Pour venir rejoindre la marée…
Toi, l'enfant du pays,
Où iras-tu cette fois-ci ?
Ton escale à toi
Sera ta terre,
Ce petit coin de paradis !
Pour toi, bon marin, c'est ta vie
Aujourd'hui…